"La maison du docteur Laheurte" de Michel Bernard : un été à Annecy ou plus précisemment à Saint-Jorioz

Publié le par martine




C'est un après-midi de septembre comme on les apprécie ici sur les bords du lac d'Annecy.
On se retrouve, comme depuis des années, sur ce grand triangle gazonneux,  sous la douceur d'un soleil devenu enfin amical après les chaleurs excessives de l'été.
Chacun apprécie à sa juste valeur ce moment de rémission , ce petit bonus de vacances qui retarde l'échéance de la saison froide.
Cet intermède où chacun revient avec des aventures à raconter, des petits potins de la saison estivale à partager, et ce sentiment de s'être réapproprié son petit coin de paradis au bord de ce lac tellement convoité à la belle saison.
La rentrée se dessine, avec sa ribambelle de petits soucis, et surtout la reprise du quotidien.
Et ce petit mélange de St Joriens, arrivés il y a 40 ans comme il y a quelques années, fait partie d'une communauté consciente de ce luxe, de cette chance énorme d'être là à cet instant.
Je fais partie de ce groupe de privilegiés et me fait cette remarque , en écoutant distraitement ce flot de bavardages, lorsqu'une  voisine me demande :
- "Tiens, toi qui est ici depuis longtemps, connaissais-tu la famille propriétaire de la grande maison bourgeoise en bordure de rivage dans les années 70 ?Tu sais, celle cachée par les grands arbres en fond, derrière les voiliers du club ?"
Oui , bien sur que j'ai connu cette période , des souvenirs d' avoir été invitée dans cette demeure immense et intimidante par le plus jeune des  enfants de la maison du même âge que moi, (nous étions dans le même lycée)me reviennent.
C'est vrai qu' il y déjà quelques années, je ne saurais dire combien précisémment, j'avais appris la vente de cette propriété et  assisté avec curiosité à la restauration . Quel gâchis (à mon sens), tout le caractère de cette maison a disparu derrière les facades ravalées avec un crépis et des ouvertures modernes . Le parc foisonnant de fleurs a aussi disparu , reste  une étendue de pelouse prétentieuse et une bâtisse certes imposante, mais devenue quelconque.
Suite à la vente de cette propriété, les enfants se sont dispersés et ont suivi des chemins différents.
Donc, j'en arrive au sujet de cet article.
La voisine qui m'a interpelée  m'apprend qu'un certain Michel Bernard , originaire du Nord de la Farnce est venu passer un été dans cette maison, invité par la famille lorsqu'il avait 12 ans et vient d'en écrire le récit sous forme de roman.

Je l'ai donc lu.
Ce livre m'a fasciné non seulement à cause de la  connaissance commune des personnages mais aussi et surtout pour la description faite de notre région, tombant fort à propos pour étayer les sentiments ressentis par nous tous en cet fin d'été.
Vraiment , un bon moment  pour toutes les personnes qui apprécient nos rivages . Et un brin de nostalgie pour les personnes de ma génération. Tout y est dans les moindres détails.


  • La présentation de l'éditeur

La Maison du docteur Laheurte est le récit des quelques semaines de vacances d'un enfant, dans une propriété fami­liale au bord du lac d'Annecy, que hante le souvenir d'un aïeul prestigieux, amiral et compositeur. Entre l'invité et l'officier musicien s'établit une relation inattendue parmi les objets du passé, comme un legs invisible.
Pour ce jeune garçon ébloui par le vitrail qui transfigure les montagnes, cet été s'inscrit dans sa mémoire comme l'épiphanie de l'enfance, qui précède le moment mélancolique de sa disparition.
Les dernières «vacances d'un enfant», magnifiées par la précision pointilliste du souvenir, atteignent leur point d'orgue et leur vibrante et secrète harmonie à l'écoute d'une sonate inachevée dont l'auteur est l'aïeul disparu. Dans cette figure, le lecteur attentif reconnaîtra l'amiral Jean Cras, de qui l'oeuvre impressionniste est aujourd'hui redécouverte.

Michel Bernard est né à Bar-le-Duc, il y a cinquante ans. Il a publié plusieurs livres, dont Mes tours de France, récit inspiré par sa passion du cyclisme, et une biographie romancée de Charles Trenet (Comme un enfant). Son dernier ouvrage, La Tranchée de Calonne, paru à La Table Ronde (2007), dans la même collection, a reçu le prix Erckmann-Chatrian.

  • Les premières lignes

Le docteur Laheurte travaillait dans l'adminis­tration où ma mère était secrétaire, à Bar-le-Duc, dans les anciennes casernes du 94e régiment d'infanterie, au bord de l'Ornain. Elle y était entrée comme médecin inspecteur après la mort de son mari, un luthier de Mirecourt dont l'entreprise avait périclité après sa disparition. Sa femme avait alors dû reprendre une activité professionnelle et mettre à profit un diplôme de médecine que l'aisance financière et l'oisiveté affairée de la vie bourgeoise avaient jusqu'alors relégué dans des fonctions décoratives. Le ministère l'avait affectée au premier poste vacant en Lorraine, dans la Meuse. Il lui fallut quitter sa maison de maître à Mirecourt et s'établir rapidement dans la petite préfecture. Elle trouva un logement dans l'une des barres de HLM qui couronnent la côte Sainte-Catherine et surplombent la ville. C'était là que les jeunes ménages et les nouveaux arrivants installaient leurs pénates. Nous habitions le même immeuble, au cinquième étage. Ma mère avait ainsi deux points communs avec le docteur Laheurte : le bureau et le domicile. Elles en trouvèrent un autre : l'âge d'Etienne et le mien.



Publié dans lecture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
<br /> Bonjour Martine ,<br /> Effectivement les travaux qui ont été effectués à la Priulaz n'ont pas été une réussite et ai apprécié ton commentaire à sa juste valeur .Tu me trouveras facilement sur Face ainsi que d'autre<br /> Laheurte .A +<br /> <br /> <br />
Répondre